Indice de réparabilité : tout comprendre pour l’intégrer dans la construction d’une offre de location et d’abonnement .
Depuis le 1er Janvier 2021, l’indice de réparabilité est un indicateur obligatoire pour la commercialisation de certains équipements. Cette mesure gouvernementale mise en place dans le cadre de la loi anti gaspillage promulguée le 10 février 2020, vise à favoriser l’allongement de la vie des produits en luttant contre l’obsolescence programmée ou technologique.
150 millions de tonnes de déchets d’ici 2040
Un récent rapport présenté à Barbara Pompili par Jean-Louis Chaussade, président du Groupe SUEZ, indique ce chiffre prévisionnel dans le cas où nos modes de production, de distribution et d’utilisation ne changent pas. Plastique, papier, métaux…le volume de déchets produits en France va continuer à grossir dans les vingt ans à venir. Ce rapport fait sens avec le lancement de cette nouvelle loi sur l’indice de réparabilité qui se déploie dans un contexte où selon l’ADEME seulement 36% des Français ont recours à la réparation de leurs produits. Afin de réduire les déchets, le gouvernement a donc pour ambition de passer cette proportion à 60% d’ici cinq ans grâce à la mise en place de ce nouvel indice affiché en magasin. Aujourd’hui, les produits concernés par l’indice de réparabilité sont les lave- linge à hublot, les smartphones, les ordinateurs portables, les téléviseurs et les tondeuses à gazon électriques.
L’indice de réparabilité est une note que les fabricants et distributeurs doivent faire apparaître sur les produits pour informer et sensibiliser les consommateurs au moment de leur achat. Cette note attribuée par le fabricant se base sur différents critères définis par le Ministère de la transition écologique. La note finale de l’indice de réparabilité est une moyenne de l’ensemble des critères. Pour le consommateur, elle se matérialise sur une échelle de 1 à 10. Des codes de couleurs affichés sur les étiquettes facilitent sa lecture.
Rouge pour les notes inférieures à 3 sur 10. Orange pour les notes entre 3 et 5 sur 10. Jaune pour les notes entre 5,5 et 6,5 sur 10. Vert clair pour les notes entre 7 et 8 sur 10. Vert foncé pour les notes supérieures ou égales à 8,5 sur 10
Indice de réparabilité : critères de notation et méthode de calcul
Le Ministère de la transition écologique en partenariat avec l’ADEME s’est appuyé sur des consultations de différents experts et professionnels du secteur (fabricant, professionnels du SAV, association de défense des consommateurs, fédération professionnelles, organismes environnementaux…) pour déterminer les critères de notation et la méthode de calcul de l’indice de réparabilité. Le calcul de l’indice de réparabilité de chaque modèle de produits repose aujourd’hui sur cinq critères.
- La documentation fournie
Le score attribué au produit est déterminé par l’engagement du fabricant à rendre disponible gratuitement l’ensemble des documents techniques auprès des réparateurs et des consommateurs. La durée de disponibilité de ces documents rentre en compte dans le calcul du score. Pour faire simple, plus il y a de documentation disponible dans le temps, plus le score sera élevé. Le Ministère ne précise pas si la clarté de cette documentation rentre en compte dans le calcul de l’indice de réparabilité.
- La facilité à démonter le produit, les outils et les fixations
Le score attribué au produit est déterminé par la facilité à le démonter, le type d’outils nécessaires et les caractéristiques des fixations utilisées. Plus le produit est facile à démonter, notamment par l’utilisation d’outils facile d’accès et de visseries standard, plus le score sera important dans le calcul l’indice de réparabilité.
- La disponibilité des pièces détachées
Le score attribué au produit est déterminé par l’engagement du fabricant à mettre sur le marché ses pièces détachées ainsi que le délai de livraison pour les fournir. La durée de disponibilité de ces pièces détachées rentre en compte dans le calcul du score. Plus les pièces sont disponibles longtemps et rapidement, plus le score sera important dans le calcul l’indice de réparabilité.
- Le prix des pièces détachées
Le score attribué au produit est déterminé par le ratio du prix de vente des pièces détachées et le prix de vente public du produit. Si le changement des pièces détachées amène pour des questions d’arbitrage budgétaire le consommateur à se poser la question de changer le produit plutôt que de le faire réparer, alors le score pèsera négativement dans le calcul de l’indice de réparabilité.
- Les spécificités du produit
Ce score est déterminé par des sous-critères propres à la catégorie de produits concernée. Ces critères sont assez évasifs mais prennent en compte toutes les solutions d’assistances à distance proposées par le fabricant (forum, site internet, hot line, conseil, prise en main à distance…). Ces solutions doivent être faciles d’accès et entièrement gratuites. Lorsque cela est possible, une unité de compteur d’usage doit être disponible. Cela signifie de pouvoir estimer le nombre d’utilisations maximales possibles du produit dans des conditions standard. Tous ces critères rentrent en compte dans le calcul l’indice de réparabilité.
L’indice de réparabilité dans l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération : ou comment optimiser son modèle de rentabilité dans la location moyenne et longue durée ?
En 2018, une étude de l’Obsoco révélait que 77% des Français souhaitaient vouloir privilégier l’usage à la propriété. En France, où le taux de pénétration des services d’abonnement hors nécessité était cette même année de 56%, l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération est devenue un modèle crédible pour développer de nouveaux leviers de croissance. Ces nouveaux modèles économiques portés par la location et l’abonnement s’appuient sur la vente de services qui trouvent leurs rentabilités dans la performance des produits, l’accompagnement des utilisateurs, la mutualisation des équipements loués et la capacité des entreprises à prolonger leur durée de vie. Mais pour ce faire, la location moyenne et longue durée impose des prérequis pour pérenniser les offres autant du point de vue client que du point de vue de l’entreprise.
L’un de ces critères est la fiabilité du produit loué. Pour faire simple, plus le produit est de qualité, moins il a de chance de tomber en panne sur la durée. Les offres de location construites dans une logique d’usage doivent intégrer dans le montant des mensualités l’assistance, la maintenance, le dépannage et l’échange à neuf en cas de panne prolongée. On comprend donc qu’avec des produits de qualité douteuse, le taux d’intervention de la marque auprès de ses clients risque d’être plus important. Et plus l’entreprise devra intervenir, plus elle perdra en rentabilité compte tenu de ses rentrées locatives qui elles, seront fixes et logiquement invariables. Sans parler de l’expérience client qui aura des répercussions sur l’image de marque et indirectement sur sa rentabilité.
L’indice de réparabilité est donc un indicateur de bon augure pour les entreprises qui veulent lancer des offres de location ou d’abonnement sur des équipements concernés par la nouvelle loi. Il permet d’établir un premier filtre dans la construction de son offre et de choisir les produits sur la base d’une grille commune à tous les fabricants. Et les critères de notations sur les pièces détachées seront stratégiques. Car si le saint Graal pour maximiser sa rentabilité est de garantir une expérience client optimale en mettant à disposition des produits fiables qui ne tombent jamais en panne, la réalité est tout autre. Les usages diffèrent d’un client à un autre et le risque 0 n’existe pas. Mettre en location des produits pour lesquels les pièces détachées sont facilement disponibles et à un coût compétitif, permet de réparer les équipements rapidement tout en optimisant sa rentabilité. Car ne l’oublions pas, en cas de panne prolongée, l’échange à neuf du produit est une dette de l’entreprise envers son client. Et changer le produit en panne par un neuf est ce qui coute le plus cher pour l’entreprise.
Si l’indice de réparabilité est un indicateur à prendre en compte dans la construction de ses offres de location longue durée, il ne peut être le seul. L’entreprise devra analyser les taux de panne moyens constatés dans le cadre de ses ventes traditionnelles. Sous-entendu, le produit peut bénéficier d’une bonne notation sur sa réparabilité sans pour autant garantir sa fiabilité. Et l’inverse est également vrai.
L’arbitrage doit donc se faire en partie sur l’ensemble de ces éléments. Et même si l’on est en droit de penser que les produits les mieux notés par l’indice de réparabilité ont des chances d’être fiables, le Ministère de la transition écologique planche actuellement sur un nouvel indice visant à noter la durabilité des produits. On peut comprendre un indice permettant de mesurer la fiabilité du produit au travers de sa longévité.
Location moyenne et longue durée : de l’indice de réparabilité à l’indice de « louabilité »
Cet indice de réparabilité comme le futur indice de durabilité sont de bonnes choses. Ils imposent une transparence de la part des fabricants qui permet aux consommateurs de faire des choix en connaissance de cause. Mais de façon plus globale, ils permettent de définir de nouvelles règles dans un contexte où la surproduction et l’accumulation des déchets n’est plus soutenable d’un point de vue environnemental.
La loi anti-gaspillage à l’origine de la création de l’indice de réparabilité s’inscrit dans la croissance du marché de l’occasion et de la seconde main. En France, on estime à 50% la croissance annuelle du marché de la 2nd main d’ici 2022. En 2019, le marché de l’occasion représentait 8 mds d’€ de transactions digitales. Près de 1 Français sur 3 a déjà acheté un smartphone reconditionné, l’un des produits avec le plus fort taux de pénétration.
Côté location moyenne et longue durée, les offres sont à ce jour concentrées sur des produits neufs. En revanche, nous pouvons affirmer que la rentabilité de ces modèles passe par la multiplication des cycles de location. Ces cycles qui seront facilités avec des produits de meilleure qualité. Mais plus que tout, on est en droit de supposer que si ces offres de location longue durée se développent, il ne devrait plus y avoir de distinction entre produits neufs et produits d’occasion. Dans l’absolu, il ne devrait y avoir à la location que des produits qui correspondent à des critères d’usage et de fonctionnalités. C’est ce que nous pourrions appeler l’indice de louabilité. Si cet indice n’existe pas encore dans les textes, il est déjà en quelque sorte utilisé par des acteurs historiques. C’est le cas par exemple des fournisseurs d’accès internet qui mettent à la disposition des usagers des box ayant déjà été utilisé dans d’autres foyers. Lorsque vous changez de fournisseur internet, vous renvoyez généralement votre box à votre opérateur. Ce dernier réalise une batterie de tests pour s’assurer de sa fonctionnalité. Au besoin, il assure une remise à neuf avant de le mettre à la disposition d’un autre usager sans que celui-ci ne soit pénalisé dans son usage quotidien.
Comment construire une offre de location moyenne et longue durée rentable ?
Vous l’aurez compris, nombreux sont les critères à prendre en compte dans le choix des produits que vous souhaitez mettre en location. Aude là de ces critères, la modélisation et les calculs de rentabilité sont complexes. Sans parler du financement, du coût d’acquisition et des parcours clients.
SIMPEL, expert de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération grand public et professionnel, vous accompagne dans la mise en place d’offres de location longue durée et d’abonnement qui se différencient d’un financement, d’un crédit-bail ou d’une LOA. Modélisation, financement, pilotage mais aussi solution de souscription en ligne dédiée qui facilite tous les parcours clients, nos experts vous accompagnent de A à Z dans la construction d’offres de location et d’abonnement qui vous permettront d’innover durablement tout en recréant un contact permanent avec vos utilisateurs.
Rencontrons-nous pour faire de l’usage un lien durable avec vos clients.